Bouffons de la culture en janvier 2016, le mois de la BD !
On se retrouve pour le point "culture" du mois comme je vous l'avais dit ici.
Pourquoi le mois de la BD ? J'ai en effet découvert deux bibliothèques à Lille avec un rayon BD génial ! J'avais de quoi en découvrir plein, j'ai donc emprunté 16 BD... (ahem). J'en ai lu pas mal, mais je n'ai pas délaissé les livres et j'ai même trouvé le temps d'aller un peu au cinéma...
Les livres
Retour à Killybegs de Sorj Chalandon.
Ce qui m'a amené à ce livre : je suis partie en Irlande en mai 2015. À mon retour j'avais très envie d'en savoir plus sur l'Irlande et son histoire. Une amie m'a prêté ce livre. J'ai mis du temps avant de l'ouvrir puisque je l'ai commencé (et terminé) en cette fin d'année 2015/début 2016.
Pitch : la trajectoire d'un homme, Tyrone Meehan en Irlande né dans les années 1920 qui se bat au sein de l'IRA pour l'indépendance de l'Irlande.
Une vraie plongée au coeur de l'Irlande catholique, de l'IRA, de la misère... Les personnages sont fascinants, l'histoire est très prenante. C'est formidablement bien écrit. C'est simple je n'ai pas lâché ce bouquin une fois que je l'ai eu en main et l'ai fini en peu de temps. C'est une histoire très dure par contre, les âmes sensibles ont intérêt à s'accrocher. On suit le narrateur partout, de son enfance jusqu'aux geôles des prisons irlandaises, aucun détail ne nous est épargné. Si vraiment je devais émettre une critique je dirais que parfois on s'y perd un peu entre tous les personnages et que j'ai regretté parfois de ne pas connaître mieux l'histoire de l'Irlande, ça m'aurait sans doute permis de mieux comprendre certains aspects du livre. Mais sinon gros coup de coeur !
Dublin. |
Mon traître de Sorj Chalandon
Ce qui m'a amené à ce livre : l'envie de lire un autre Sorj Chalandon.
Pitch : la même histoire que Retour à Killybegs version "Antoine", son ami français.
On dit que Mon traître est un chef d'oeuvre. Pour être franche dès le début, j'ai largement préféré Retour à Killybegs que Mon traître. Peut-être que c'est parce que je connaissais déjà l'histoire à travers les yeux de Tyrone. L'histoire vu par Antoine dit « Tony » m'a paru fade. Je ne me suis pas du tout attachée à Antoine, j'avais l'impression de suivre un « pleurnichard », « bouuuh il a trahi, bouhhh mon traître ». Antoine fait gros arriviste en Irlande, « coucou c'est moi que v'la, je veux participer à votre combat ». On se demande ce qu'il fout là. En fait d'un côté, il y a Retour à Killybegs qui est l'histoire de Tyrone, vue par Tyrone, qui est complexe, ambivalente, forte, puissante. On s'attache au personnage, à son histoire, on l'aime, on le comprend, on ressent de la pitié pour lui, jamais de la haine, on va avec lui en prison, on vit son enfance avec lui. Puis de l'autre, tu as Antoine le luthier, qui n'est pas irlandais, qui vient de Paris, qui tombe amoureux de l'Irlande, qui a envie de faire partie du peuple irlandais, qui s'attache aux gens qu'il rencontre à Belfast. Son histoire à lui est simple, presque simpliste enfantine, sans nuance. Je suis dure avec Antoine et c'est sans doute moi qui n'ai rien compris à son histoire mais j'ai bien moins accroché. Peut-être que j'aurais du le lire dans l'autre sens, peut-être que j'aurais du commencer par Mon traitre...
Ce qui m'a amené à ce livre : Quand j'ai fini Harry Potter en décembre, j'ai ressenti un petit vide, la saga m'avait accompagné tout le long de l'année, j'étais triste de quitter des personnages auxquels je m'étais attacchés (coucou Rom, Hermion, Neville...), des personnes que j'ai détestés (coucou Harry) et surtout cet univers si particulier. J'ai cherché un peu sur Internet comment prolonger la magie et j'ai découvert « Les contes de Beedle le Barde », « Les animaux fantastiques » et « Le quidditch à travers les âges », soit les livres que les héros lisent dans la saga. J'ai trouvé ça prodigieux d'avoir écrit ces livres-là. Un samedi après-midi alors que je me baladais à Emmaüs (à Wambrechies pour ceux qui connaissent) je suis tombée nez à nez avec le coffret des trois livres. Hystérique j'étais. Je l'ai évidemment acheté et ai commencé par Les contes de Beedle le barde, c'est assez rigolo parce que c'est indiqué au début que c'est une nouvelle traduction faite par Hermione Granger et que la directrice de Poudlard, Miss MacGonagall a accepté que soient rajoutés les commentaires de Albus Dumbledore. En soi, les contes n'ont rien d'extraordinaire, pour être honnête, ils ne sont pas très bons, sont assez courts et n'ont pas grand intérêt.Ce qui est le plus intéressant finalement ce sont les commentaires de Dumbledore qui nous permettent de nous replonger dans l'univers.
A lire si Harry & co vous manquent.
Une histoire politique du pantalon de Christine Bard
Comme le nom l'indique c'est une histoire du pantalon depuis la révolution jusqu'à nos jours, mais ce n'est pas que ça, c'est aussi une partie de l'histoire du féminisme, une réflexion sur la place de la femme, une histoire des femmes, des femmes travesties, des féministes. C'est passionnant. Par contre il faut s'accrocher au début. L'histoire commence un peu avant la révolution (car le pantalon - tel qu'on le connaît - commence à exister à ce moment-là), et autant cette période a tendance à m'intéresser en tant qu'admiratrice absolue de Marie Antoinette, autant dans le cadre de cette étude ça m'a un peu ennuyé, sans doute essentiellement parce que du côté des femmes et des pantalons il ne se passe pas grand chose. On arrive ensuite à la révolution et à toute la période post-révolutionnaire qui est très embrouillée. Quelqu'un comprend quelque chose à cette période sérieusement ? Jusque là je me suis dit que j'allais avoir du mal avec ce livre. Puis on est passé au XIXème siècle et là c'est devenu réellement passionnant.Elle inclut dans son livre des mini biographies de femmes de l'époque, ce que j'ai adoré. J'ai ainsi découvert ou redécouvert Colette, Jane Dieulafoy, Rosa Bonheur, George Sand, Amelia Bloomer, Sarah Bernhardt, Rachilde, Madeleine Pelletier, Violette Morris... et beaucoup beaucoup d'autres. J'aime beaucoup ses réflexions sur la symbolique du pantalon à notre époque. Si vous vous intéressez un peu au sujet, cela devrait fortement vous plaire.
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Violette Morris |
Ce qui m'a amené à cette BD : il était disponible à la bibliothèque et j'en avais beaucoup entendu parler. Bien avant que je ne m'intéresse aux BD.
Pitch : un chat appartenant à un rabbin qui se met à parler (sans BLAGUE ?).
Ce que j'ai aimé : j'ai beaucoup aimé ce tome n°1 avec
le chat qui veut devenir juif pour sa
maîtresse, qui veut faire sa bar mitsva, qui met en avant toutes les
contradictions du judaïsme. Le seul reproche que je peux lui faire
c'est que c'était court et que j'ai envie de lire la suite.
L'arabe du futur (1) 1978-1984 de Riad Sattouf
Ce qui m'a amené à cette BD : l'envie de lire du Riad Sattouf (et c'est déjà bien suffisant comme raison).
Pitch : l'enfance de Riad Sattouf entre Libye, Syrie et France.
J'ai appris plein de choses au travers de cette BD, même si pas mal de choses m'échappent encore. J'avoue avoir été un peu "choquée" par le rôle très actif de son père et le rôle très passif de la mère qui laisse son mari tout décider, notamment du pays et de la façon dont ils vont vivre. Riad dessine ici les souvenirs de cette période, on voit tout à travers les yeux d'un tout jeune enfant, ce qui est assez rigolo mais donne l'impression parfois que c'est assez décousu.
Persepolis (1) de Marjane Satrapi
Ce qui m'a amené à cette BD : j'avais bien sur vu le film en 2007 quand il est sorti, je me suis dit qu'il était temps de lire la BD. Et bien envie l'idée de lire du Marjane Satrapi qui a un hiver très particulier, de Persepolis à The Voices...
Pitch : l'enfance de Marjane Satrapi en Iran.
C'est un peu comme L'Arabe du futur, on y apprend plein de choses sur l'Iran, sur la révolution islamique, tout cela au travers des yeux d'une petite fille. C'est réellement fascinant !
Quai d'Orsay (1) de Christophe Blain et Abel Lanzac
La BD inspirée de Dominique de Villepin ! C'est un peu l'envers du décor des ministères, c'est ultra intéressant même si j'avoue ne pas trop accrocher au style de dessin. J'ai déjà commencé le 2.
Le retour à la terre de Jean Yves Ferri et Manu Larcenet
Pour le pitch c'est un couple qui décide de venir vivre à la campagne. Ils ont un chat, ils découvrent les joies de la vie loin de la ville, du coup c'est assez drôle. Les dessins sont "mignons", les planches très courtes, c'est très agréable et rapide à lire.
Joséphine de Pénélope Bagieu
Là c'est un peu la BD de la honte. Je l'ai emprunté à la bibliothèque et je me suis rendue compte que non seulement je l'avais déjà lue mais en plus j'ai le coffret des trois BD chez moi (qui ne m'appartient pas d'ailleurs ahem). Le pitch est plutôt simple : on suit la vie d'une trentenaire.
C'est pas mal mais un peu trop cliché à mon goût...
Mauvais genre de Chloé Cruchaudet
Gros coup de coeur pour cette BD. Elle raconte l'histoire d'un homme qui après avoir déserté pedant la guerre 14-18 décide de se travestir en femme pour qu'on ne le retrouve pas. L'histoire est très prenante et très forte, les dessins sont magnifiques. Je pourrais pas en dire beaucoup plus parce que ça ne se raconte pas mais s'il fallait en choisir une pour ce mois ce serait celle-ci !
Les films
(vu au cinéma et ailleurs)
Star Wars, Le réveil de la force, épisode 7 de J.J Adams (ATTENTION GROS SPOIL)
Je n'attendais rien de ce film, je ne
pouvais pas être déçue. Il est divertissant, plutôt "crédible", c'est tout ce que je lui demande. Il y a des moments complètement WTF, mais c'est Star Wars, pour moi celui-ci n'est pas plus WTF que les 6 autres. La plupart des événements sont assez prévisibles ; notamment la mort de Ian Solo. La fin m'a laissé un peu perplexe. Pour moi ça aurait du s'arrêter quand Rey et Chewbacca partent dans l'espace à la recherche de Luke. La scène où elle monte la montagne et où elle trouve papy Luke tout en haut qui l'attend depuis des plombes m'a plus donné envie de rire qu'autre chose. Sinon, beaucoup semble critiquer le méchant mais moi ça ne m'a pas choqué plus que ça. Il faut dire que je ne suis absolument pas objective vu que j'adore l'acteur de base, qui pour moi restera toujours le Adam de Girls...
Je voudrais tout de même souligner deux choses qui m'ont fait plaisir : le personnage principal est une femme et le personnages secondaire est un homme noir, qui certes fait un peu bouffon mais ces faits sont suffisamment rares pour être soulignés. Bref à suivre...
Fatima de Philippe Faucon
Vu dans le cadre du festival Télérama. C'est l'histoire de Fatima, mère de famille d'origine maghrebine, divorcée, qui vit en France avec ses deux filles, qui ne parle pas français et qui fait des ménages pour s'en sortir, notamment pour payer les études de sa fille aînée. C'est un film qui parle d'amour, de famille, de traditions, d'intégration, de la difficulté d'être mère, seule, dans un pays dont on ne parle pas la langue. C'est un joli film touchant.
The Danish Girl de Tom Hooper
A la fin de ce film j'étais mitigée et encore maintenant je ne sais pas quoi en penser. Il s'agit de l'histoire de Lili Elbe, première femme transgenre à avoir bénéficié d'opérations chirurgicales.
Cet article de France TV Info résume bien ce que j'en pense.
J'ai du mal avec plusieurs choses : le fait que ce ne soit pas un acteur trans qui joue le rôle, le fait que ce soit un homme qui joue le rôle (et pas une femme), le côté très "oscar" du film, tout est tourné pour que le film, les acteurs aient des oscars, le côté larmoyant, tout est fait pour que vous versiez votre larme, l'image reste quand même celle d'un mec déguisé en femme, le film est en réalité un film sur une histoire d'amour, pas vraiment un film sur Lili Elbe.
Ce qui est positif : il a le mérite de mettre en avant les personnes transgenres. Est ce qu'il le fait bien ? Je ne sais pas. Est ce qu'il vaut mieux une mauvaise représentation plutôt que pas de représentation du tout ? Je n'en sais rien non plus. Est ce que ça va inciter les gens à aller plus loin, à se renseigner sur ce que c'est être transgenre ? Je ne sais pas vraiment. Une chose est sûre, ce serait dommage de rester là-dessus. Pour en savoir plus sur le sujet, je vous conseille l'excellente BD en ligne de Sophie Labelle.
Rebelle de Mark Andrews et Brenda Chapman
Je l'avais déjà vu bien évidemment et de base je n'avais pas accroché avec cette histoire de mère et d'ours. Par contre évidemment j'adore le message : choisis la vie que tu veux ma fille! C'est en le revoyant récemment que j'ai finalement été subjuguée par l'histoire, les paysages et les dessins (je veux les cheveux de Mérida et ses frères).
J'ai tué ma mère de Xavier Dolan
Le premier film de Xavier Dolan, réalisé à tout juste 18 ans. Un petit bijou. C'est fou comme Xavier Dolan a toujours des personnages très justes, pas du tout clichés, attachants, forts, puissants. En l'occurrence "J'ai tué ma mère" est très juste. C'est l'histoire d'une mère et de son fils de 16 ans en pleine rébellion contre elle. La mère est excessive, grossière, colorée, un peu vulgaire, dépassée. Le fils est prétentieux, un peu "petit con", qui se la joue artiste torturé. Les deux se détestent et s'adorent. C'est du Xavier Dolan, ça crie, ça hurle, ça vit et c'est parfois très drôle. Un vrai petit coup de coeur pour ce film. Et petit plus que j'adore tout particulièrement : l'accent québécois, j'adore l'accent québécois.
Laurence Anyways de Xavier Dolan
J'ai étrangement moins accroché avec celui-ci. C'est l'histoire d'amour entre Laurence qui annonce à sa copine qu'elle est une femme et veut entamer une transition physique. S'en suit plus de dix ans de passion, de trahison, d'engueulades. C'est assez intense mais aussi longuet, j'ai parfois un peu décroché, même si les acteurs jouent bien. Bref ce n'est pas mon Dolan préféré.
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