Bilan livres 2021

Je voulais attendre un peu avant de faire cet article puisque je suis en train de lire Betty de Tiffany McDaniel, c'est un petit pavé de 716 pages, et je voulais attendre de voir si j'aurais le temps de le finir avant fin 2021. J'en suis à la page 450 environ, mais nous avons encore des événements familiaux avant la fin de l'année, donc je doute avoir le temps de lire beaucoup.

J'ai donc lu en 2021, 36 livres, exactement le même nombre qu'en 2020

Update : je me suis trompée, j'ai eu le temps de finir Betty tranquillement le 30 décembre. J'ai donc lu 37 livres en 2021 !

Cette année je m'étais promis de lire des livres "pour moi" et non pas pour faire plaisir à d'autres notamment. 

J'ai lu 22 autrices, 1 auteur.ice, 13 auteurs.

Le constat ? Une année de lectures en demi-teinte. J'ai eu peu de coups de cœur finalement. J'ai la sensation d'être de plus en plus exigeante et de plus en plus difficile. S'il est rare que je sois vraiment déçue, il est aussi de plus en plus rare que je sois réellement enthousiaste, que ce soit dans les essais ou les romans lus. 

Sur les 37 livres lus, je dirais qu'il y a 7 livres que j'ai vraiment beaucoup aimés, 9 qui m'ont déçus et donc les 20 restants sont dans la demi-teinte. Je n'ai pas adoré, je n'ai pas détesté non plus mais ils ne me marqueront pas plus que ça. 

Je vais faire moins de catégories que l'année dernière, mes lectures de cette année s'y prêtent moins.


Dans la catégorie bande dessinée : 

- Les mauvaises gens d'Etienne Davodeau 

- In Waves de AJ Dungo 

- Les promeneurs sous la lune de Zidrou et Mai Egurza

- Nowhere Girl de Magali Le Huche 

- Algues Vertes de Inès Léraud et Pierre Van Hove 

- Tintin au Tibet de Hergé 

- Les strates de Pénélope Bagieu


La déception : Aucun. Chacun a sa manière m'a plu. Mais aucun n'a été un gros coup de coeur.

Si je ne devais en garder qu'un : dur dur de choisir, mais je crois que les dessins et l'histoire de Magali Le Huche m'ont beaucoup touchée. (Même s'il n'y a pas trop de sens à les comparer entre elles au final tant elles sont différentes toutes ces BD... )




Dans la catégorie essai, nous avons 12 œuvres : 

- Un féminisme décolonial de Françoise Vergès 

- L'homme préhistorique est aussi une femme de Marylène Patou Mathis 

- En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis 

- Qui a tué mon père d'Edouard Louis 

- Combats et métamorphoses d'une femme d'Edouard Louis

- Trois mois sous silence de Judith Aquien 

- Sexisme Story de Paul Sanfourche 

- Tu seras un homme féministe mon fils ! de Aurélia Blanc 

- La terreur féministe d'Irene 

- La femme brouillon d'Amandine Dhée 

- Réinventer l'amour de Mona Chollet 

- Devenir chienne de Itziar Ziga 

- Baroque Sarabande de Christiane Taubira

La déception : je suis obligée d'y mettre les trois livres d'Edouard Louis. A vrai dire, je ne sais pas s'ils ont leur place dans la catégorie "essai", ils sont un mélange entre le récit de vie et l'essai. On y trouve quelques réflexions politiques donc je le laisse là mais ce n'est pas une évidence. Je pense que j'attendais beaucoup de ces livres, mais à chaque fois j'ai été déçue. Je trouve qu'ils font très "voyeurs", très "télé-réalité", très "je lave mon linge sale en public". Beaucoup d'auteurs et d'autrices parlent de leur enfance, de leur vie privée dans des essais, des romans, des biographies, sans que pour autant j'ai cette sensation, mais avec Edouard Louis ça m'a sauté au visage et ça ne m'a pas quitté, quel que soit le livre lu. Le seul qui trouve un peu grâce à mes yeux est "Qui a tué mon père" parce qu'il y rattache une analyse politique du monde dans lequel a vécu son père. Dans "En finir avec Eddy Bellegueule", on sent une colère et une rage qu'il avait besoin de coucher sur le papier, pourquoi pas... Mais dans "Combats et métamorphoses d'une femme", j'avoue que j'ai ressenti un profond malaise. Ce qui m'a énormément perturbé, c'est qu'on y trouve des photos de sa mère... Pourquoi faire ?

Je sais que beaucoup de gens ne sont pas d'accord avec moi. Je sais que beaucoup considèrent ces livres comme des petits chefs-d'œuvre, moi je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un malaise à la fin de chacune de mes lectures. Je me suis dit que peut-être qu'avec le temps ça s'atténuerait et que j'y trouverais une forme de beauté. Raté. On est à la fin de l'année, je les ai lu il y a plusieurs mois et mon sentiment à leur égard s'est renforcé. Bref, je n'ai pas du tout aimé. 

Si je ne devais en garder qu'un : impossible de choisir alors je vais en prendre trois. Après tout c'est mon blog, c'est moi qui décide. La femme brouillon d'Amandine Dhée, un vrai petit bijou autant dans le propos que sur la forme, l'écriture d'Amandine Dhée est très poétique. Devenir chienne d'Itziar Ziaga, un essai joyeux sur le féminisme, qui bouscule les codes mais donne envie d'être une meuf, et ça, ça fait beaucoup de bien. L'homme préhistorique est aussi une femme de Marylène Patou Mathis, parce que j'ai appris plein de choses en le lisant. 

Mention spéciale pour Trois mois sous silence de Judith Aquien qui a su poser des mots sur ce premier trimestre de grossesse pile quand j'en avais besoin.





Dans la catégorie roman, nous en avons 15 : 

- Délivrances de Toni Morrison 

- L'écume des jours de Boris Vian 

- La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette 

- Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll 

- Viendra le temps du feu de Wendy Delorme 

- Chanson Douce de Leïla Slimani 

- Vox de Christina Dalcher 

- Globalia de Jean-Christophe Rufin 

- Anatomie d'un scandale de Sarah Vaughan 

- La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé 

- La Curée de Emile Zola 

- Aux endroits brisés de Pauline Harmange 

- Paresse pour tous de Hadrien klent 

- Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu 

- Betty de Tiffany McDaniel


Les déceptions (oui au pluriel) : Vox de Christina Dalcher, une dystopie, des femmes qui n'ont pas le droit de parler, sur le papier ça avait tout pour me plaire mais j'ai trouvé l'histoire et les personnages très clichés, pas attachants, prévisibles et sans grand intérêt (oui je suis dure). Globalia de Jean-Christophe Rufin, encore une dystopie qui avait tout pour me plaire, mais je ne me suis pas attachée aux personnages ni à l'histoire. Autonomie d'un scandale de Sarah Vaughan, une histoire médiatique et judiciaire qui concerne un homme politique accusé de viol, je l'ai trouvé poussif et sans intérêt.

Si je ne devais en retenir qu'un : je vais en mettre trois (oui je sais, je triche). La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, je ne comprends toujours pas comment ça a pu autant me plaire, alors que c'est très loin de ce que je lis habituellement, mais j'ai été complètement happée par l'écriture de Laurent Gaudé, j'ai hâte de lire d'autres œuvres de lui (il y en deux ou trois qui m'attendent dans ma bibliothèque). Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, j'ai adoré cette dystopie avec des personnages forts et puissants.

 



Les "inclassables" : 

- Les nouveaux anciens de Kate Tempest qui est une très longue poésie, une longue nouvelle, un ovni littéraire !

- L'inconnu de la poste de Florence Aubenas, une enquête menée par Florence Aubenas suite au meurtre de Catherine Burgod dans le petit village de Montreal la Cluse. Florence Aubenas est une valeur sûre dès qu'il s'agit de mener des enquêtes et de décortiquer les luttes de pouvoir et les rapports humains. Bref c'était passionnant.


Je voulais faire une mention spéciale pour les classiques que j'ai lus cette année. Il n'y en a pas eu beaucoup mais ils m'ont beaucoup plu. Quitte à passer pour une grosse snob, parfois je me demande si je ne devrais pas en lire plus, parce que j'y trouve toujours quelque chose en plus, une beauté du verbe, un temps d'écriture plus long, qui me satisfait beaucoup. 


Que se souhaiter pour 2022 en terme de lecture ? 

De pouvoir lire tout court (ahah). Nous attendons un enfant pour janvier 2022. Je pense donc que je risque de moins lire. Tout le monde me dit que je n'aurais pas le temps. Je sais pertinemment que j'aurais moins de temps pour ça, mais si je dois "abandonner" un loisir dans ma vie au profit de l'enfant, ce ne sera pas la lecture. Si je devais abandonner quelque chose en priorité je choisirais le travail mais dans notre société capitaliste ce n'est pas possible, alors on va dire que je préfère abandonner les séries plutôt que la lecture par exemple. Ou alors le Saint Graal ultime : passer environ 100 fois moins de temps sur les réseaux sociaux... Bref à voir et rendez-vous en 2022 ! 

 

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