Bilan népalais et réflexions sur le voyage

 Article initialement publié ici en 2019.

Pourquoi le Népal ?

J'ai ouvert ce blog par un article qui s'intitulait "pourquoi le Népal ?". Même s'il est plus que jamais temps de se poser cette question, je crois que je n'aurais jamais vraiment la réponse.

Petite, je passais tous mes étés en Bretagne avec mes cousins, au bord de la mer. J'ai très vite appris à nager et j'ai vite aimé ça. Je ne suis pas du tout une grande sportive. A l'école, j'étais plutôt du genre à rechigner à aller en cours de sport et à être choisie la dernière pour faire les équipes. Je suis très clairement plutôt une intellectuelle qui est heureuse quand elle est tranquille chez elle avec ses bouquins à réfléchir sur le féminisme, l'écologie et le reste du monde. Mes seules expériences de la montagne : une classe verte en Haute-Savoie en CM1 où j'ai fait de la raquette, une expérience de ski quand j'avais 20 ans, assez catastrophique (je n'ai jamais eu autant de bleus que lors de ces vacances) et des vacances en Savoie il y a deux ans (avec une randonnée à la journée, sinon ça consistait essentiellement à se baigner dans les lacs). Alors vous imaginez bien que partir au Népal, pays enclavé, sans mer, entouré de montagnes, je ne pensais pas que ça pouvait m'arriver un jour ! Mais il faut croire que la vie est faite de surprises.

Celui que j'appelle être mon compagnon de voyage est aussi mon compagnon tout court et il n'y a pas à dire, il me pousse souvent à aller plus loin, à voir plus loin, à sortir de ma zone de confort et à prendre confiance en moi. Je me suis prouvée pas mal de choses avec ce voyage : que je pouvais monter des montagnes, que je pouvais rester une semaine sans internet sans que ça me manque, que je pouvais largement suivre et même participer à une conversation en anglais, que je pouvais faire confiance à mon corps et d'autres choses plus personnelles qui m'ont aidées à y voir plus clair dans ma vie personnelle comme dans ma vie professionnelle.

"Pourquoi le Népal ?" Sans doute aussi pour me confronter à l'inconnu, au véritable inconnu. Je crois que je l'ai eu ma claque en sortant de l'aéroport, en découvrant que ce genre de pays, à l'opposé du mien, existe, que ce n'est pas que dans les reportages. Par le biais de mon travail, je suis confrontée à des choses difficiles, à la pauvreté, à la misère, au désespoir. Et pourtant au Népal, je me suis pris la réalité en pleine gueule. La vie est dure pour les népalais. La plupart des népalais survivent à la campagne grâce à l'agriculture et dans les villes grâce au tourisme. 80% de la population travaille dans l'agriculture. Le Népal est parmi les 10 pays les plus pauvres au monde. L'espérance de vie au Népal est de 68 ans. Quelqu'un m'a dit que le Népal c'était l'Afrique de l'Asie et c'est exactement ça. C'est le pays le plus pauvre d'Asie !

De nombreux népalais sont partis vivre dans les pays du Golfe (notamment au Qatar) pour y travailler notamment dans la construction (c'est eux qui construisent les stades de foot pour la prochaine coupe du monde au Qatar) Il y a évidemment des dérives : esclavagisme, mauvais traitement.... Ce n'est pas pour rien si la compagnie Qatar Airways a des vols réguliers entre Katmandou et Doha... Nous l'avons d'ailleurs constaté par nous-même : nos avions Doha-Katmandou / Katmandou-Doha étaient plein de jeunes hommes népalais.

J'en viens à la réflexion qui nous a travaillé pendant tout le voyage finalement.

Pourquoi le voyage et pourquoi le voyage à l'autre bout du monde ? Qu'est ce qu'on est venu chercher ?

De nombreux amis à moi qui ont déjà pas mal voyagé ou même vécu dans d'autres pays, ont pris un tournant écolo et ont décidé de ne plus prendre l'avion. Ils voyagent en train, en bus, en bateau. Le tour du sud de l'Europe de ma copine Mathilde est très inspirant sur le sujet  ! J'adhère complètement à ces modes de voyage, de façons de penser et je pense qu'il est urgent de prendre conscience qu'on a un vrai impact sur la nature quand on prend l'avion.

Même si je pense qu'on se fait bien avoir par les industriels et les politiques. Evidemment que chacun doit faire sa part. Mais la famille Bidule qui fait un Paris - Athènes pour aller en vacances une fois par an pollue beaucoup moins que Monsieur Truc qui fait des allers-retours plusieurs fois par mois entre Paris et New-York pour le travail, et on va généralement bien plus faire culpabiliser cette famille que les hommes d'affaire et les industriels. De manière globale, la société tend beaucoup plus, en écologie, à faire culpabiliser le citoyen lambda que les gros industriels qui polluent... Et ça arrange bien les politiques de laisser les gens se culpabiliser parce qu'ils ont acheté un café dans un gobelet en plastique, ça leur permet de ne pas trop se retourner vers leurs potes industriels qui continuent de produire ces fameux gobelets en plastique. Je vous renvoie vers cet article que je trouve très juste pour le coup.

J'ai quand même eu un gros impact sur l'environnement en prenant 4 avions pour ce voyage. Et j'ai beau circuler en vélo le reste de l'année, ou même reverser de l'argent à des associations pour compenser, je ne pourrais jamais rattraper les tonnes de CO2 émises par ces avions. Mais il y a une partie (très égoïste) de moi qui se disait (dit?) que je n'étais jamais sortie d'Europe et que j'avais le droit (comme si on avait un droit à ça) d'aller voir le reste du monde. Je me disais aussi que c'était un peu "facile" de dire qu'on ne prend plus l'avion, quand on a déjà parcouru le monde (ou presque) pendant 15 ans en avion.

A vrai dire, à l'instant présent, je ne sais plus vraiment quoi en penser. En fait, je pense qu'il faut aller encore plus loin que ça en se demandant très clairement pourquoi on voyage. Que va-t-on chercher quand on va à l'autre bout du monde ? Les aficionados du voyage vous diront tout de suite qu'ils vont chercher le dépaysement, l'ouverture d'esprit, que c'est en rencontrant l'autre, le reste du monde, qu'on avance, qu'on devient une meilleure personne. Il est certain que si les gens se rencontraient plus, il y aurait moins de racisme, de xénophobie, sans doute moins de guerre (c'était l'instant Miss France).

Mais a-t-on réellement besoin d'aller au bout du monde pour ça ? Pourquoi va-t-on se confronter à tout ça ? On est complètement fous. Pour les népalais, la montagne est belle mais aussi hostile, ce sont des conditions de vie ultra difficiles et nous on débarque là-dedans avec notre équipement de trek et on parcoure la montagne "pour le plaisir". Ils doivent nous prendre pour des fous. Ce sont des délires d'occidentaux riches... Et pourtant, au moment du séisme en 2015, il n'y a pas eu de touristes pendant un an et c'est toute une économie qui s'est effondrée. Ils ont besoin de touristes pour vivre. Ça n'a pas sans doute pas toujours été le cas mais le fait est qu'aujourd'hui, ils ont besoin des touristes. Alors on fait quoi ? Si on y va, on contribue à ce système. En y allant, en prenant comme compagnie aérienne Qatar Ariways, j'ai contribué au business qui consiste à faire venir des népalais au Qatar pour leur faire construire des stades de foot. Ai-je vraiment envie de cautionner ça ? Avais-je réellement besoin de ce voyage dans ma vie ? Je ne l'oublierais jamais et il aura été important pour moi à bien des égards. (Des fois quand j'ai un peu peur de faire quelque chose, je me dis "boarf ça ne peut pas être pire que le Népal".)

Mais est ce qu'au regard de mon impact carbone, de l'impact que ce genre de voyage a, ça valait le coup ? La France est très belle et regorge de trésors et de paysages magnifiques. Alors pourquoi partir au bout du monde ? Surtout qu'on a vraiment suivi les chemins balisés. Sans faire les gros riches occidentaux qui se contentent de monter la montagne en hélicoptère pour prendre de jolies photos, on était sur un chemin ultra touristique, on a croisé d'autres touristes eux aussi très encadrés, mais il aurait été stupide et dangereux de s'aventurer seuls dans la montagne. Et pourquoi faire ? Pour retrouver une forme d'authenticité ? Pour trouver des villages où jamais un occidental n'a mis un pied ? Pour détruire la dernière parcelle d'authenticité qui existe dans ce pays ? Si tant est qu'elle existe encore quelque part ... J'en doute fortement. Et c'est là qu'on se trompe. L'authenticité telle qu'on l'imagine - je crois - n'existe pas. A partir du moment où tu vas dans un pays pauvre qui a construit une partie de son économie sur le tourisme, tu ne peux pas espérer trouver cette authenticité. Il faut la capter dans d'infimes parties de vie. Sur le chemin du trek, on va dans des lodges qui sont construites pour les touristes, pour qu'ils trouvent un minimum de confort, certes très sommaires, mais c'est fait pour les touristes. Concernant la nourriture, on a pu acheter une barre de chocolat Mars à 2800m (et on l'a payé très cher). Tout est pensé pour les touristes, tout est adapté à leurs goûts et leurs façons de faire. Quand tu as un guide et un porteur (ce qui est le cas de la très grande majorité des trekkeurs) tu n'as que très peu de contact avec les locaux, c'est ton guide et ton porteur qui négocient les chambres et commandent la nourriture. Nous avons eu des petits contacts avec quelques personnes dans les lodges mais de manière globale tu te sens vite comme un portefeuilles sur pattes. Mais c'est "normal". Quand le salaire moyen est de 80 euros par mois, soit environ 10 000 roupies népalaises et que tu as dépensé 1400 euros (à 2) pour juste ton billet d'avion, et qu'ils le savent très bien, évidemment qu'ils te considèrent comme un portefeuilles sur pattes. Tu ne peux pas leur en vouloir en fait. Et le pire, c'est que tu sais que sur la plupart des choses que tu paies tu te fais arnaquer, que le prix pour un local serait 10 fois moins cher. On a bien vu les prix dans les quartiers non touristiques... Une assiette de momos coûte 100 roupies (moins d'un euro) dans les quartiers non touristiques, contre environ 400 roupies (environ 3,5 euros) dans les quartiers touristiques. On parle quand même d'un prix qui quadruple... Et pourtant, ça reste peu cher pour nous. Vous en connaissez beaucoup des restos en France qui proposent des plats à 3 euros ? C'est là toute l’ambiguïté de ce genre de voyage.

Alors qu'est ce qu'on fait ? 

En achats post-Népal j'ai acheté trois livres : -

-Le bouddhisme pour les nuls de Jonathan Landaw et Stephan Bodian parce que j'ai vu tellement de temples bouddhistes que ça m'énervait de ne pas comprendre cette religion et que je trouve qu'elle est très intéressante sur de nombreux points notamment sur tout ce qui concerne la méditation. J'essaie depuis d'inclure la méditation dans mon quotidien mais ce n'est pas toujours évident.

-Slow train de Juliette Labaronne, un très joli livre qui nous donne 30 idées de voyage en train, pas en TGV, pour prendre le temps du voyage...

-Manuel de l'anti-tourisme de Rodolphe Christin que je n'ai pas encore pris le temps de lire mais qui propose justement une critique du tourisme à l'occidental tel qu'on le conçoit

Ces achats ne sont pas anodins.

Partout je lis qu'il faut reprendre le temps de voyager, qu'il faut se dire que le transport fait partie du voyage et donc accepter de mettre des heures en bus, en train, pour aller quelque part. Moi qui n'aime pas prendre l'avion autant dire que ça me convient parfaitement. De plus, j'ai pu constater par moi-même en me rendant par exemple en Italie ou au Portugal en avion directement de Lille, que je ne réalisais pas réellement où je me trouvais quand je voyageais aussi vite. En l'espace d'une ou deux heures d'avion tu te retrouves catapultée dans un autre pays, sans trop de formalités, si ce n'est celle de montrer ta carte d'identité. Dans ce contexte, j'ai souvent eu l'impression de ne pas être si loin que ça de chez moi, que ma maison n'était pas si loin que ça, qu'il suffisait que je tourne dans une rue pour trouver mon chez-moi. C'est là le défaut du voyage en avion : tu ne te rends pas compte que tu voyages.

Alors oui prenons le temps de voyager, considérons le temps de transport comme un temps de voyage. J'ai toujours adoré le train, regarder le paysage, lire, somnoler... Depuis toute jeune, j'aime ça. Je soutiens évidemment les initiatives qui consistent à remettre plus de trains de nuit, j'en ai moi-même bénéficié plus jeune en faisant un Lille-Marseille de nuit pour le moins épique. Sans oublier le Prague-Budapest et le Ljubljana-Munich fait de nuit lors de l'été 2010 dont je garde de super souvenirs ! Bref, oui et mille fois oui aux trains, aux bus, aux voyages plus écolo. Mais n'oublions pas une réalité : en France, nous n'avons que 5 semaines de vacances par an (ce qui est énorme par rapport à d'autres pays) même si souvent la plupart des gens en ont plus. J'ai moi-même environ 5 semaines par an, même si je peux en théorie en prendre plus. La plupart des gens ne peuvent pas se permettre de prendre le temps du voyage. Quand on a une famille et qu'on veut juste profiter de sa semaine de vacances avec ses enfants et bien oui c'est plus facile - et souvent moins cher - de prendre l'avion. C'est même souvent moins cher - et moins fatigant - de prendre l'avion pour aller en Turquie (par exemple) que de prendre sa voiture pour faire des heures de route pour aller en vacances en France. C'est une réalité. Alors comment fait-on encore une fois ? Je pense qu'il est super important de ne pas blâmer les gens et leur comportement. L'écologie culpabilisante ça ne marche pas. On ne peut pas reprocher aux gens leurs comportements quand on est soi-même pas irréprochable. Et personne n'est irréprochable en matière d'écologie.

Alors on se calme et on réfléchit plus loin. 

Quand on réfléchit plus loin une évidence nous pète au nez : il faut changer le système. Ce ne sont pas les gens qu'il faut blâmer mais le système capitaliste qui nous a survendu le travail (au sens "avoir un travail") comme quelque chose d'important et de primordiale, qui nous a vendu le fait que c'était normal de se casser la santé (physique et mentale) en "travaillant" pour que certains s'en mettent plein les poches, et de n'avoir que quelques jours de congés par an. Il ne faut pas blâmer les gens de prendre l'avion quand ils ont une semaine de vacances, il faut changer le fait que nous n'ayons que 5 semaines de vacances par an. J'ai appris cette semaine que Ryanair ouvrait des lignes Lille-Toulouse / Lille Bordeaux, les prix seront certainement plus bas que ceux du train (si tu as déjà essayé de faire Lille-Toulouse en train tu le sais, c'est ultra galère!). Ne blâmons pas les gens qui vont prendre ces avions, blâmons Ryanair qui propose des prix aussi bas en exploitant leur personnel et en faisant de leurs avions des cages à poules, et au-delà blâmons le système capitaliste qui permet à ce genre de compagnies d'exister. On ne peut pas blâmer les gens d'acheter des iphone quand la publicité, la société toute entière te dit que c'est cool d'avoir un iphone, que si tu en as un c'est cool et que tu seras heureux. C'est naïf de croire que l'être humain est suffisamment fort pour résister aux effets de masse. Le système ne t'invite pas à remettre tout ça en cause et à réfléchir par toi-même. C'est toute la perversion du système capitaliste : te faire croire que plus tu achètes, plus tu seras heureux. Ferme-la et consomme.

Changeons le système. Prônons la décroissance. Militons pour un revenu universel, pour le travail à mi-temps, pour qu'on puisse tous retrouver le temps, le temps de bien faire les choses, de voyager si on en a envie sans pour autant polluer le reste du monde, de profiter de notre famille, de nos amis. Pour retrouver l'apaisement. J'ai bien conscience que c'est complètement utopique ce que je raconte. Je pense que je ne le verrais pas de mon vivant mais j'espère fondamentalement qu'un jour le système capitaliste s'effondrera et que les générations suivantes pourront construire un monde meilleur avec ce qu'il restera de la nature. En attendant j'essaie quand même de faire un peu ma part. Cet article en est une toute petite pierre. Du moins je l'espère.

Alors en attendant de changer le monde, que fait-on pour le voyage ? 

J'ai conscience de mon impact écologique, j'ai conscience que ce type de voyage est un voyage d'occidentaux riches. J'ai beaucoup pris l'avion ces dernières années. Je le prendrais moins à l'avenir. C'est certain. Je n'ai pas de droit à voyager, pas de droit à aller voir le monde. Je n'ai pas de droit à polluer. Et pourtant je sais que je remontrais dans un avion un jour et je crois que ce n'est pas à moi de culpabiliser de le faire une fois de temps en temps.

Quant à savoir pourquoi on voyage, je n'ai pas réellement la réponse à cette question encore une fois. Il est évident que c'est enrichissant, intéressant, ultra dépaysant. Je fais partie d'une génération qui a érigé le voyage en mode de vie. Je ne compte plus le nombre de personnes qui sont parties faire des tours du monde, des tours d'Europe, d'Asie, d'Amérique, en train, en vélo, en avion, à pieds... Oui c'est formidable mais en bonne casanière que je suis, je ne peux m'empêcher de penser que c'est bien aussi de se sentir bien chez soi, qu'on n'a pas forcément besoin de partir au 4 coins du monde pour se trouver, pour s'aimer, qu'on peut trouver le dépaysement à quelques heures de route de chez soi, qu'on peut aussi s'enrichir en apprenant à connaître ses voisins. Plus je grandis et plus je me rends compte de l'importance de me sentir bien chez moi. Peut-être que c'est ça finalement que ce voyage m'a apporté : le plaisir de rentrer chez moi et de me rendre compte de la chance que j'ai de me sentir aussi bien dans ma ville. [Pour une vraie réflexion sur le sujet, je vous conseille de lire "Chez soi" de Mona Chollet.

Un dernier mot sur le Népal (on ne l'oublie pas c'est le sujet du blog). Il y a une petite voix en moi qui se dit toujours que les choses n'arrivent pas par hasard. Ça va être très niais et je vois déjà certains de mes amis rire s'ils lisent ça un jour, mais je crois qu'une petite partie de mon âme est restée là-bas, quelque part dans la montagne. Le Népal est un pays très spirituel. Moi qui ne le suis pas, qui suis profondément athée, je dois admettre que la spiritualité du Népal m'a profondément touchée et que j'en suis revenue un petit peu différente. Le pays tout entier m'a touché. Je m'en faisais une montagne avant d'y aller, en grande anxieuse que je suis, et maintenant je me surprends à me dire que le pays me manque. Je pense souvent aux gens qu'on y a rencontré, aux personnes qu'on a croisé, je me demande ce qu'ils font, où ils sont, avec qui, ce qu'ils deviennent... On est revenu il y a seulement trois mois. J'ai l'impression que c'était il y a des années. Notre quotidien a vite repris le dessus. Et pourtant pendant les premiers jours je me suis surprise à trouver tout complètement absurde. Quand je me suis retrouvée sur mon vélo le lundi matin pour aller travailler, j'ai eu un fou rire (ma santé mentale va bien sinon!) parce que je trouvais tout très absurde : le fait que les routes soient goudronnées, les feux de circulation, les gens dans la rue, notre façon de nous habiller, mon travail, mon quotidien... Tout était hors du temps. Et puis la vie a repris son cours et avec elle de nouveaux projets tant personnels que professionnels.

Est ce qu'on y retournera un jour ? Est ce que j'y retournerais un jour ? 

L'avenir nous le dira. Il y a encore des dizaines de randonnées à faire là-bas. A-t-on besoin d'aller aussi loin pour randonner ? Certainement pas, mais marcher dans l'Himalaya reste unique. On a 1000 projets de voyages. Chaque semaine on s'imagine aller là ou là-bas.

Une chose est certaine (ça va être niais) mais je suis très fière de ce voyage. Le Népal restera dans mon cœur et si un jour j'ai des enfants je serais très heureuse de leur raconter que je suis allée dans ce pays fascinant. Si vous avez l'occasion, allez-y !

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