Katmandou Jour 1 - Swayambhunath - Durbar Square

Article initialement publié ici. 


Réveil relativement tôt pour ce premier jour (à la népalaise!).

Mais pour ce matin direction Swayambhunath, alias le Monkey Temple. Le taxi nous dépose en bas des 300 marches qui nous permettent d'accéder au site qui est payant.





Le chien sur la photo n'est pas mort. Il y en a des dizaines et des dizaines dans la région, des chiens errants qui sont souvent en piteux état et qui dorment tranquillement à l'ombre à peu près n'importe où.

Arrivé là-haut, la vue sur Katmandou est grandiose. Elle permet de se rendre compte de l'immensité de cette ville... et de sa pollution, comme on peut le voir sur les photos. Au loin, on est censé voir des montagnes apparaître, à la place il y a un énorme nuage de pollution.

Avec ces photos, c'est le moment de faire un point "drapeau de prière", puisqu'il y en partout ici. Il s'agit des drapeaux que vous voyez accrochés un peu partout aux abords des temples. Ils sont composés de 5 carrés de tissu rectangulaires, avec 5 couleurs différentes. Sur chaque carré de tissu, il est écrit une prière, qui vole vers les Dieux, grâce au vent. C'est très poétique. Le bleu représente l'espace, le blanc l'air, le rouge le feu, le vert l'eau, le jaune (ou orange) la terre.

Swayambhunath est situé sur une colline, le site est composé de temples bouddhistes ET hindous. Et c'est là que le Népal devient fascinant. C'est le seul pays au monde à ne jamais avoir connu de guerre de religion. La majorité du pays est hindou (80% de mémoire) et l'autre partie est bouddhiste. Plus tu vas vers le nord (donc vers le Tibet) plus les populations sont bouddhistes. Et les religions font plus que cohabiter puisque les hindous prient dans les temples bouddhistes et inversement, sans que ça ne pose réellement de soucis. C'est assez fascinant. Les deux religions ont des points communs mais également des différences. Pour être honnête avec vous, je ne m'y connais pas suffisamment pour vous en parler, je ne me sens absolument pas légitime, mais je suis sûre qu'Internet regorge de plein d'infos.












Le grand temple blanc avec la pointe dorée et les yeux de Buddha est ce qu'on appelle un stupa. Il y en a partout au Népal, des petits à certains coins de rue, des plus grands et plus "officiels". Celui-ci a 15 siècles. Oui oui, vous avez bien lu. On ne rentre pas dans un stupa, on tourne autour dans le sens des aiguilles d'une montre, en tournant les moulins de prière. Il s'agit de cylindres, sur lesquels sont inscrits des prières que vous faites tourner avec votre main en tournant autour du stupa.

Autour de ce temple, il y en a plein d'autres : des stupa, des temples hindous, des petits temples... C'est un endroit très beau, plein de spiritualité et qui nous a un peu donné la chaire de poule, sans qu'on comprenne pourquoi, aucun de nous deux n'étant croyant. Les guides de voyage ont raison, c'est une excellente introduction au Népal, à Katmandou et à sa vallée.

Pour l'anecdote, on appelle ce lieu "Monkey Temple" parce qu'il grouille de singes (même s'il y en a partout des singes en liberté à Katmandou). Les touristes l'appellent donc "monkey temple", même si les locaux n'aiment pas trop cette appellation, ça reste un lieu de culte, un lieu important, le réduire à un simple "temple des singes", c'est difficile pour eux...


















Après cette escapade à Swayambhunath, nous sommes redescendus dans Thamel pour manger et nous promener du côté du jardin des rêves de Katmandou. Nous avons mangé à Pumpernickel, une "boulangerie" / salon de thé, où on trouve des mets occidentaux : des sandwichs, des frites, du vrai café... J'y ai bu un excellent jus de melon.

Le jardin des rêves est un petit parc dans Katmandou (payant lui aussi) qui est un vrai havre de paix, et qui contraste complètement avec le reste de la ville. C'est le moins qu'on puisse dire. De par son style déjà, il est dans un style néo-classique, très "européen" finalement. Il a été construit comme un jardin privé par Field Marshal Kaiser Sumsher Rana dans les années 1920. Il a ensuite été laissé à l'abandon puis rénové de 2000 à 2007. C'est plutôt joli et agréable de s'y promener. Plusieurs constats un peu surprenants : 1. Dans tous les guides de voyage, ils disent que les marques d'affection en couple ne sont pas conseillés dans la rue. Personne ne va vous jeter de pierres mais ça ne se fait pas. Ce que les guides ne précisent pas, c'est que dans les parcs les couples sont beaucoup plus démonstratifs ! Sans se rouler de pelles, ils se permettent de s'asseoir l'un à côté de l'autre, de rire ensemble et de se toucher un peu les mains par exemple... On a trouve la face cachée du Népal ! Après en avoir discuté avec notre guide et notre porteur, ils nous ont expliqué que c'est parce que dans la rue, tu risques tout simplement de te faire surprendre par ta famille, le risque est moindre dans le parc... 2. Ce jardin c'est le paradis des selfies et autres instagrammeurs. Touristes comme népalais se baladent portable à la main et recherchent la meilleure déco pour leur selfie. C'est assez étonnant (et désolant) à regarder... Ça en dit très long sur notre rapport à notre image.

Nous sommes revenus à pied vers Thamel pour nous rendre à Durbar Square. Et sur la route, nous sommes tombés sur une "petite place" avec un stupa et plusieurs autres temples. C'était joli et inattendu.

Nous sommes ensuite allés à Durbar Square qui est le centre historique de la ville, la place principale, avec de nombreux palais et temples. C'est le lieu qui nous a le plus déçu. Les guides le vendent comme quelque chose de grandiose mais il faut bien dire ce qui est : le lieu a bien souffert du séisme de 2015. De nombreux temples ont ainsi été rayés de la carte et ne sont pas reconstruits à l'heure actuelle.

L'occasion de revenir sur le séisme d'avril 2015 au Népal. Le 25 avril 2015, un premier séisme d'une magnitude de 7,9 frappe le Népal. Des répliques interviendront dans les jours suivants. Il y aura plus de 8000 morts. De nombreuses habitations à Katmandou et ailleurs se sont effondrées mais également de nombreux temples qui étaient pourtant là depuis des centaines d'années pour certains. C'est encore très douloureux pour de nombreux népalais. Le pays est déjà très pauvre, le séisme a empiré la situation, notamment parce qu'il faut tout reconstruire sans avoir les financements pour le faire, mais aussi parce que cela a occasionné un ralentissement du tourisme (réduit à néant dans certaines zones) alors même que l'économie du pays est basée (en partie) là-dessus. Je reviendrai là-dessus quand j'évoquerai notre trek dans le langtang, région durement touchée par ce séisme.

Bref, ce n'est pas réellement de la faute des népalais, mais Durbar Square ayant été durement touché par le séisme, il ne présente aujourd'hui malheureusement que peu d'intérêts, surtout quand on sait qu'on paye 1000 roupies l'entrée du site par personne (soit environ 8-9 euros).

Des projets de reconstruction sont en cours... financés par le Chine. Le Népal est un pays enclavé entre deux géants : l'Inde et la Chine qui sont les premiers investisseurs du pays. Les népalais sont très dépendants de leurs voisins économiquement parlant. C'est assez déroutant.

Ce qui est fatigant aussi à Durbar Square c'est le "harcèlement" des "guides" (ou de ceux qui se disent comme tels) qui vous interpellent tous les 100m pour vous proposer leurs services... De manière globale, si vous êtes touriste dans Katmandou, vous vous ferez régulièrement interpeller et on vous proposera toutes sortes de choses dans la rue : taxi, rickshaw, mini jeu d'échecs ou de backgammon, des "bracelets", du haschisch... La phrase qu'on a le plus prononcé au Népal : "No thank you". Si on finit plus ou moins par s'y habituer, ce jour-là à Durbar Square c'était particulièrement oppressant.

Il y avait aussi beaucoup de monde partout, ce qui n'a pas aidé à ce qu'on apprécie le lieu.

A Durbar Square, on peut trouver le palais de la Kumari qui est une déesse vivante. Il s'agit d'une petite fille choisie car correspondant à une liste très très longues de critères lui permettant d'accéder à ce statut. Elle est choisie vers l'âge de 5 ans et restera Kumari jusqu'à ce qu'elle ait ses premières règles, elle sera alors libérée de ses fonctions. La légende veut qu'épouser une kumari porte malheur, de sorte que les anciennes kumaris finissent souvent solo... Dans une société patriarcale où le mariage est une condition sine qua non pour avoir une place dans la société, ça peut vite être difficile. Sans compte que la vie de Kumari n'est pas drôle du tout. La petite fille vit dans son palais, elle ne peut pas toucher le sol avec ses pieds. Elle sort du palais une fois par an sur un char. Elle peut, si elle veut, apparaître entre 9h et 11h à la fenêtre de son palais. C'est interdit de la prendre en photo. Voilà les seuls contacts qu'elle a avec l'extérieur. Ça paraît assez fou de se dire que ce genre de tradition existe encore.

Retour à Thamel, on s'y balade "de nuit" cette fois (enfin à 19h quoi) et on va dans un joli restau avec une jolie cour, dans lequel on reviendra à notre retour de trek. Le restaurant s'appelle Gaia et propose plein de plats différents. Le soir-là, j'ai mangé un plat de momo et mon copain a mangé un dhal bat, ce sont les deux plats nationaux. Le dhal bat c'est du riz avec une soupe de lentilles, des achards, des légumes et des accompagnements différents selon là où vous le mangez. Les momo sont des sortes de ravioli fourrés à "tout et n'importe quoi" ou presque. On en a mangé au poulet, au fromage, aux légumes, à la pomme de terre... Normalement les momo ne sont pas épicés, mais ce soir-là, ceux qui étaient dans mon assiette étaient hyper épicés, moi qui déteste ça... Même mon copain, qui aime manger épicé, a reconnu que c'était trop épicé, même pour lui ! Je n'ai pas pu les finir ! J'allais oublier mais en entrée, j'ai mangé un plate de pommes de terre, sans savoir que j'allais en manger beaucoup pendant le trek... Mon copain a eu un mélange de différentes entrées (patates, salade de graines...) et on s'est partagé une sorte de "yaourt" au miel. Le tout arrosé de la célèbre bière Everest !

Petite anecdote quand même, Thamel de nuit ce n'est pas tout à fait la même ambiance. Il y autant de touristes et de monde, mais les rabatteurs vous proposent désormais de venir dans leur bar / boite / bar à danse. Les bars où des jeunes femmes dansent sont des plaques tournantes de la prostitution, disent les guides. On a donc évité ces lieux qui ont l'air très glauques ! De toutes façons, très clairement, la cible pour ce genre de lieu c'était mon copain, pas moi. De manière globale, les népalais ne s'adressent pas à moi, de jour comme de nuit. Je n'existe pas ou presque. Si je parle ou pose des questions, on me répond mais on s'adresse à mon copain, on pose les questions à mon copain, même quand il s'agit de demander comment je vais ou ce que je veux au resto. C'est assez fascinant et assez agaçant. J'avais envie de leur dire "youhou j'existe, vous pouvez aussi me poser la question à moi directement, surtout quand ça me concerne...", mais étant polie je n'ai jamais protesté...

A bientôt pour le deuxième jour à Katmandou !


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